Massenet et le Pâté Chinois


Ce soir, j’ai soupé avec  ma grande amie.

Ma Joanie.

Ce fut d’ailleurs la découverte d’un restaurant aux sensations automnales.

À douze degrés, tu manges pas juste quelque chose.

Tu cocoons tes sens.

Tu fais de ta déglutition une expérience qui séduit ton oesophage.

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Le Mâche, sur St-Denis.

Spécialisé en Pâté Chinois.

Drôle, on était servi par des asiatiques.

J’espère que c’était des chinois.

Pour le concept.

Parce que ce met est issu du labeur des Chinois qui ont forgé nos voies ferrées.

Juste comme ça, en passant

C’était une autre époque.

Il était à la patate douce, poireau et effiloché de porc.

Parfait et Orangé.

L’automne est vraiment là.

C’est frais.

Ça sent bon.

Une heure parfaite avec mon amie.

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Après.

En marchant dans le métro.

Un musicien jouait du violon.

Il a piqué ma curiosité parce que ses notes perçaient littéralement tous les sons ambiants.

Il n’y avait que ça.

Son violon adoucissait tout ce béton si brutal.

Sur le coup, j’ai reconnu.

Parce qu’il jouait la pièce comme je l’avais toujours entendu.

C’était l’interprétation de MA version.

Comme s’il la jouait pour moi.

J’ai eu un blanc.

Je ne me rappelais pas du titre.

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J’arrive sur le bord du rail.

Entouré de gens.

La ligne orange.

La ligne de l’automne.

Berri-UQÀM. 20h30.

J’ai cherché dans mon mp3 un bon 3 minutes le titre de la pièce.

J’ai trouvé!

C’était ça : Massenet <——(clique pour entendre)

La version de Michel Schwalbé.

Pas Perlman, pas Yo-Yo Ma.

Schwalbé…

MA version

J’ai pesé  »play »

Le violon s’est envolé, mes yeux se sont remplis d’eau.

J’étais là, mon corps fouetté par les frissons à réentendre cette interprétation.

Un bouleversement intérieur incomparable.

Les gens n’étaient plus là physiquement.

J’étais seul dans la station.

Avec mes sens.

Frivoles.

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Mon ami le classique est vraiment de retour.

Il a même salué ma meilleure amie au passage.

Et l’automne aussi.

5 avis sur « Massenet et le Pâté Chinois »

  1. Cher frère,
    Si tu savais le bonheur que j’ai de te lire… Ta voix, c’est le fil qui tisse un grand pont de laine, coloré, accueillant, familier, entre l’enfance et la sagesse, le pays de ma naissance et le pays qui m’accueille, la liberté de l’art et l’amour de l’autre.
    Je t’aime fort mon hobbit de frère,
    Doune 🙂

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